Dun texte Ă  l’autre a Ă©tĂ© ajoutĂ©e une petite modification qui change tout et qui a fait la fortune de Bernard Tapie. « Le compromis a Ă©tĂ© signĂ© le 16 novembre 2007. Unjour, elle jette son dĂ©volu sur Don JosĂ© et lui lance une des fleurs de son corsage. Le soldat envoĂ»tĂ© dĂ©serte et dĂ©laisse sa fiancĂ©e MicaĂ«la, qui le supplie de revenir auprĂšs de sa mĂšre mourante. Mais s’éprendre de la belle BohĂ©mienne est un jeu dangereux – Don JosĂ© va l’apprendre Ă  ses dĂ©pens. Comme l’amour qu’elle chante, Carmen est un oiseau rebelle : nul ne Unjour, un destin – Bernard Tapie: Bernard Tapie, Richard Gasquet et la GrĂšce Le premier vient s’expliquer sur le rĂ©sultat de l’arbitrage en sa faveur dans l’affaire Adidas-CrĂ©dit Lyonnais. Mais pas trop tard pour opĂ©rer une dĂ©programmation chirurgicale au profit d’un Ă©vĂ©nement. Voici le zapping matin. vernard Bernard Tapie sera Au tableau sur C8 le 17 BernardTapie, nĂ© le 26 janvier 1943 dans le 20e arrondissement de Paris et mort le 3 octobre 2021 dans son hĂŽtel particulier du 7e arrondissement (HĂŽtel de Cavoye, 52, rue des Saints-PĂšres), est un homme d'affaires français. Il a Ă©tĂ© successivement ou simultanĂ©ment, dirigeant d'un groupe d'entreprises (notamment sportives), dirigeant d PouracquĂ©rir Adidas, Bernard Tapie emprunte 1,6 milliard de francs Ă  une filiale du CrĂ©dit lyonnais. En 1993, il revend 78 % de l’équipementier pour plus de deux milliards de francs Ă  un acquĂ©reur trouvĂ© par le CrĂ©dit lyonnais. Tapie ne le sait pas, mais le long combat judiciaire qui va l’opposer Ă  la banque commence lĂ . Vay Tiền TráșŁ GĂłp Theo ThĂĄng Chỉ Cáș§n Cmnd Hỗ Trợ Nợ Xáș„u. Il nous avait donnĂ© rendez-vous chez lui, dans son hĂŽtel particulier de la rue des Saints-PĂšres. C’était au mois de mai. Un dimanche. Le 23. Je m’étais habillĂ© comme pour aller Ă  la messe, choisi la moins miteuse de mes vestes, veillĂ© Ă  ce que mes chaussures brillent comme si elles sortaient du bottier. Il Ă©tait 11 heures. Les cloches de l’église Saint-Germain-des-PrĂ©s battaient le rappel. Au CafĂ© de Flore, des AmĂ©ricaines goĂ»taient au plaisir suprĂȘme de se dire que le temps d’un cafĂ© crĂšme, elles Ă©taient comme des Parisiennes. Elles prenaient la pose, une cigarette nĂ©gligemment tenue du bout des doigts avant de la porter Ă  leurs lĂšvres Ă©carlates. À une table voisine, je rĂ©visais mes fiches, griffonnais une derniĂšre question que j’espĂ©rais intelligente, dĂ©cisive. J’en avais des centaines, mais je m’imaginais mal pouvoir obtenir plus de dix rĂ©ponses. Je fus interrompu par mon tĂ©lĂ©phone. Bernard Tapie annulait notre entrevue. La nuit avait Ă©tĂ© mauvaise. Le rĂ©veil plus difficile encore. Il s’excusait, mais promettait de nous recevoir dĂšs qu’il serait en Ă©tat de soutenir une discussion. Deux jours plus tard, nous Ă©tions priĂ©s de nous prĂ©senter au numĂ©ro 52 de la rue des Saints-PĂšres, foulant cette cour gravillonnĂ©e qui avait de faux airs d’ÉlysĂ©e. Bernard Tapie nous attendait sur le perron de l’hĂŽtel de Cavoye, dans l’embrasure de la porte d’entrĂ©e. Il Ă©tait vĂȘtu de ce col roulĂ© bleu que je lui avais vu si souvent porter ces derniers mois lorsqu’il s’autorisait un passage tĂ©lĂ©. Il nous dĂ©barrassa lui-mĂȘme de nos vestes avant de nous conduire d’un pas traĂźnant dans son salon d’apparat. Baba, son mĂątin de Naples, nous dĂ©visagea, grogna lorsqu’il nous aperçut au cĂŽtĂ© de son maĂźtre. Il l’enferma bientĂŽt dans une piĂšce voisine pour que son chien ne perturbe pas nos Ă©changes. Bernard Tapie avait un teint de cire, une voix d’outre-tombe qui forçait Ă  tendre l’oreille. Il nous prĂ©vint d’ emblĂ©e. Rien ne devait filtrer de cet entretien. Pas maintenant. Pas encore. En septembre », nous faisait-il promettre. Le jour mĂȘme, Me Temime, son conseil, envoyait Ă  la cour la liste des interventions chirurgicales que son client devait subir dans les prochains jours. Tu comprends que c’est dĂ©licat d’accorder une interview Ă  Valeurs actuelles alors que mon avocat demande une suspension des audiences
 » L’heure des comptes Je n’ignorais rien de l’état de santĂ© fragile de Bernard Tapie. Il n’en faisait d’ailleurs pas mystĂšre. Sa vie tenait Ă  un fil depuis des mois, des annĂ©es. Elle tenait Ă  sa volontĂ©, Ă  l’énergie qu’il mettait Ă  combattre le crabe – chaque vendredi et chaque dimanche, il s’astreignait Ă  50 kilomĂštres de vĂ©lo -autant qu’au bon vouloir de Dieu. J’ai des cellules circulantes cancĂ©reuses dans le sang, avouait-il sans dĂ©tour. Autrement dit, je n’ai pas seulement un cancer de l’estomac, ou un cancer de l’Ɠsophage, j’ai un cancer partout. Il s’est logĂ© dans mon cerveau, il y a deux mois. Il s’est mis dans mes reins, il y a cinq mois. OĂč sera-t-il demain ? je n’en sais rien. » Et pourtant, il nous recevait sans rien laisser percer de ses douleurs. Je goĂ»tais silencieusement Ă  l’ironie de la situation Bernard Tapie se dĂ©robait aux juges, mais nous offrait un peu de son prĂ©cieux temps. J’ai des choses Ă  dire. Si Dieu me prĂȘte vie, je compte m’engager activement et sans ambiguĂŻtĂ© pendant la prĂ©sidentielle. » DerriĂšre un candidat ? Emmanuel Macron ? Il avait Ă©ludĂ©. Ce n’était pas le sujet. Pas Ă  la hauteur des enjeux. La prestation du prĂ©sident avec McFly et Carlito, deux influenceurs, deux zigotos » sic , l’avait passablement agacĂ© pendant le week-end. Je peux comprendre son envie d’ĂȘtre prĂ©sent sur les rĂ©seaux sociaux, mais de lĂ  Ă  faire le clown
 » Bernard Tapie avait envie de rĂ©gler quelques comptes. La veille de notre entrevue, il avait entendu BenoĂźt Hamon s’aventurer Ă  dire qu’une candidature de Christiane Taubira en 2022, ça aurait de la gueule ». Depuis, Bernard Tapie peinait Ă  se calmer. C’est dĂ©licat d’accorder une interview Ă  Valeurs actuelles alors que mon avocat demande une suspension des audiences Il aurait pu s’en prendre Ă  l’ensemble de ses anciens amis socialistes. Ils l’avaient presque tous lĂąchĂ©. Exception faite de Mitterrand et de Pierre BĂ©rĂ©govoy. Michel Sapin nous avait longuement dĂ©crit la relation trĂšs particuliĂšre qui unissait l’ancien Premier ministre Ă  son ministre de la Ville. Une mĂȘme ascendance modeste et populaire, un parcours irrĂ©gulier au milieu d’une caste d’énarques. Mis en examen, Bernard Tapie dĂ©missionne puis bĂ©nĂ©ficie d’une ordonnance de non-lieu. La question de son retour se pose. Michel Sapin plaide pour qu’il ne recouvre pas sa place autour de la table du Conseil des ministres. Ce n’est pas une bonne idĂ©e », glisse-t-il dans un papier au chef du gouvernement. Michel, il existe un complot contre Tapie, ceci en fait partie », lui rĂ©pond BĂ©rĂ©govoy. Sapin avait Ă©tĂ© le premier Ă  ouvrir le dossier du CrĂ©dit Lyonnais, qui allait pourrir la vie de l’ancien propriĂ©taire d’Adidas. Ce n’est pas parce qu’on soulĂšve le couvercle qu’on connaĂźt le contenu de la marmite », tentait de s’exonĂ©rer Michel Sapin. Bernard Tapie ne lui en voulait pas. Il prĂ©fĂ©rait concentrer ses attaques contre son ancienne protĂ©gĂ©e. VoilĂ  une gonzesse Ă  qui j’ai mis le pied Ă  l’étrier aux europĂ©ennes de 1994 et qui acceptera d’ĂȘtre la garde des Sceaux de François Hollande pour me fusiller. » Il parlait comme ça, Tapie. Sans filtre. Il ne dĂ©colĂ©rait pas. Contre BenoĂźt Hamon. Contre Christiane Taubira. Elle m’a fusillĂ©, poursuivait-il encore. Toute la cour d’appel a rĂ©pondu en permanence Ă  la mitraillette lourde aux procĂ©dures dans lesquelles j’étais impliquĂ©. C’est saisissant ! » Il insistait elle avait flinguĂ© Jospin, en 2002, l’avait privĂ© de second tour, elle avait tuĂ© le Parti radical Ă  cause de son score minable » et il se trouvait encore des crĂ©tins » sic pour souhaiter qu’elle soit la candidate de la gauche. C’est quoi cette soupe. Vas-y, tu me cites, lĂ . » Je m’exĂ©cutais, notais ses pensĂ©es comme des ordres. Faut arrĂȘter la politique comme ça. Dehors ! La politique poubelle, faut arrĂȘter avec ça
 Trouve un autre mot. Il ne faut pas dire poubelle
 » Les mille vies de Tapie Alors que je m’essayais Ă  une question, Bernard Tapie m’interrompit. ArrĂȘte de me vouvoyer, tu veux bien. » Ce n’est pas que je ne le voulais pas, mais il y avait quelque chose qui m’en empĂȘchait. L’impression d’ĂȘtre face Ă  une partie de moi-mĂȘme, un membre de la famille, ou presque, un grand-oncle. Je ne le connaissais pas vraiment, pourtant. C’était mĂȘme la premiĂšre fois que je le rencontrais physiquement. Jusqu’à prĂ©sent, nos seuls Ă©changes se rĂ©sumaient Ă  des SMS qui, le plus souvent, ne donnaient lieu Ă  aucune rĂ©ponse. Une fois, il avait appelĂ© le journal, furibond. Il nous avait promis avec sa faconde imagĂ©e un steak de phalanges » si nous ne faisions pas plus grand cas des mauvais traitements que la justice lui infligeait. Je ne le connaissais pas et ne devais d’ĂȘtre lĂ  qu’à l’entregent de Charles Villeneuve, qui m’avait introduit auprĂšs de lui Ă  grand renfort de compliments pour vaincre ses derniĂšres rĂ©ticences. Et pourtant, il me semblait le connaĂźtre comme s’il avait toujours fait partie de ma vie. Aussi loin que remontent mes premiers souvenirs, Bernard Tapie apparaĂźt. En noir et blanc ou en couleurs, dans le petit tĂ©lĂ©viseur familial. Un jour, businessman triomphant, symbole des annĂ©es fric, chemisette blanche, mains dans les poches, Ă  la descente de son jet sur le tarmac du Bourget. Un autre jour, pilote ou chanteur de variĂ©tĂ© sous le nom de Bernard Tapy. Je crois ĂȘtre tombĂ© par hasard sur l’un de ses vieux vinyles poussiĂ©reux qu’il avait enregistrĂ© dans les annĂ©es 1960, persuadĂ© qu’avec sa voix de crooner, il aurait un destin Ă  la Frank Sinatra. Il fait alors rĂ©guliĂšrement la couverture des magazines, traĂźne sa belle gueule et sa tignasse brune au milieu des livres, sur la table basse du salon. Je l’ai connu directeur gĂ©nĂ©ral d’une Ă©quipe cycliste professionnelle, prĂ©sentateur d’émission Ă  succĂšs Ambitions que d’autres tenteront d’imiter Qui veut ĂȘtre mon associĂ© ? . Jacques Julliard moque alors ce petit industriel pilleur d’épaves », cet habile chiffonnier servi par un physique de tombeur de dames ». Rien ne l’arrĂȘte. Il goĂ»te Ă  la tĂ©lĂ©. AprĂšs le vĂ©lo, le foot. L’Olympique de Marseille OM est Ă  vendre. Tapie l’achĂšte. Le club truste bientĂŽt tous les titres. Il Ă©crase le championnat de France, se hisse jusqu’au sommet de l’Europe. C’est Tapie au milieu de ses joueurs, blazer impeccable, brandissant la “coupe aux grandes oreilles” de la Ligue des champions en 1993. Basile Boli, Franck SauzĂ©e, Didier Deschamps en liesse. Jean-Pierre Papin, qui a contribuĂ© Ă  Ă©crire les plus belles pages du club phocĂ©en avant de partir au Milan AC, en larmes, que le prĂ©sident de l’Olympique de Marseille tente de consoler. Les Inconnus l’immortalisent sous les traits de Claude Bernard Filoucelli dans leur parodie de Stade 2. Dans ma famille, mon pĂšre se dĂ©sole que mes frĂšres et moi puissions nous enthousiasmer pour Tapie. VoilĂ  longtemps qu’il ne le voit plus seulement comme un entrepreneur, mais comme un politique, marquĂ© par son engagement Ă  gauche. Pas tout Ă  fait du goĂ»t de mon paternel. Et pour cause
 TĂȘte Ă  tĂȘte prĂ©sidentiel Jacques SĂ©guĂ©la, Ă  la fin des annĂ©es 1980, joue les entremetteurs. Le publicitaire lui prĂ©sente successivement ValĂ©ry Giscard d’Estaing et François Mitterrand. Giscard parle. Mitterrand Ă©coute, questionne, s’entiche », devait nous confier un jour SĂ©guĂ©la. Le chef de l’État en fait bientĂŽt son arme de poing contre Jean-Marie Le Pen. Il le missionne pour dĂ©fier le prĂ©sident du Front national FN, qui est sur le point d’emporter une circonscription dans les Bouches-du-RhĂŽne. À Marseille, Jean-Marie Le Pen fait un tabac. Il avait sa photo dans les commissariats de police », se souvient Tapie. Lui ne s’en laisse pas conter. Le patron de l’OM s’amuse Ă  jouer les perturbateurs. Un jour, il dĂ©barque avec AndrĂ© Bercoff Ă  un meeting de Bruno Gollnisch. Il apostrophe l’orateur. Vous voyez ce que vous venez de dire sur les immigrĂ©s. Je pense comme vous. J’en ai tellement marre. » Il mime la scĂšne, provocateur. Se met Ă  marcher vers moi comme s’il s’avançait vers la tribune. Il se colle Ă  mon visage. Les immigrĂ©s, il y en a tellement ici, on les prend, on les met sur des bateaux et on les coule. » La salle, jure-t-il, l’ovationne. RĂ©ponse immĂ©diate de Tapie. Vous ĂȘtes des “merdeux” », en version censurĂ©e. Il part prĂ©cipitamment sous les huĂ©es des militants frontistes. Bercoff, qui ignorait ses intentions, est pris au dĂ©pourvu. Paf ! Paf ! » Il se prend une paire de mandales avant de parvenir Ă  s’extirper de la foule. Tapie se marre. Des maniĂšres parfois brutales Il Ă©tait moribond, voilĂ  qu’il s’anime, impose toute la puissance de son physique pour me convaincre. Le politique joue l’acteur de sa propre existence, rembobine le film de sa vie. Chez lui, la politique est d’abord tripale. Il impose un rapport de force qu’il exporte sur les plateaux de tĂ©lĂ©vision pour donner la rĂ©plique Ă  ses adversaires et leur faire baisser la garde. Comment ne pas se souvenir des duels tĂ©lĂ©visĂ©s qui l’opposĂšrent Ă  Jean-Marie Le Pen ? Quand la classe politique prĂ©fĂšre dĂ©serter les plateaux plutĂŽt que de souffrir une humiliation face au pĂšre Le Pen, lui se propose pour ĂȘtre le contradicteur en chef du prĂ©sident du FN. J’évoque l’émission de Paul Amar. Le prĂ©sentateur a mis en scĂšne leur rivalitĂ© jusqu’à l’excĂšs. Ce n’est plus seulement un spectacle qu’il produit pour ses tĂ©lĂ©spectateurs, c’est un match de boxe. Le journaliste tire des gants de son sac pour symboliser leur affrontement. La politique, c’est sĂ©rieux », l’interrompt Bernard Tapie. Son ton est grave. Il s’inquiĂšte alors de la lepĂ©nisation des esprits », de ces politiques, Ă  droite, qui sont autant de Le Pen Canada dry ». Il vise Philippe de Villiers, jure qu’il s’est glissĂ© dans l’un de ses meetings avec perruque et moustache. Ce sont les mĂȘmes mots. » Pire, Tapie regrette que la gauche s’aventure sur le terrain du prĂ©sident du FN. J’ai entendu un Premier ministre socialiste ami — est-ce que c’est son rĂŽle, mĂȘme si c’est vrai —, dire que la France ne peut pas accueillir toute la misĂšre du monde. » Il vise Michel Rocard, sert les intĂ©rĂȘts d’un Mitterrand qui cherche Ă  affaiblir un rival et l’instrumentalise Ă  dessein. Il lui souffle l’idĂ©e de prĂ©senter une liste aux europĂ©ennes qui achĂšvera de sceller le destin de Rocard. MĂȘme si c’est vrai. » Je lui fais remarquer que son commentaire est vertigineux et souligne l’aveuglement volontaire, le summum du politiquement correct qui s’assume au grand jour. Il se dĂ©fend. Tes raisonnements sont des raisonnements de connard. » Du Tapie dans le texte. Une maniĂšre virile de couper court Ă  la discussion. Nombre de ses adversaires ont fait les frais de ses maniĂšres parfois brutales. J’ai fait ma vie contre lui », admet Renaud Muselier. On s’est accrochĂ© grave », se souvient encore l’actuel prĂ©sident Les RĂ©publicains de la rĂ©gion Provence-Alpes-CĂŽte d’Azur. Mais l’ancien ministre de François Mitterrand est du genre “attachiant”. Il ne laisse personne indiffĂ©rent. Muselier avouait voilĂ  quelques mois Je lui ai fait rencontrer des gars qui l’ont protĂ©gĂ© » lorsqu’il est tombĂ© en disgrĂące et a sĂ©journĂ© en prison. La responsabilitĂ© incombe d’abord Ă  celui qui n’a pas expulsĂ© les expulsables. Si ces jeunes savaient que s’ils font les cons, ils sont expulsables et expulsĂ©s, crois-moi que ça rĂ©glerait bien des problĂšmes. Je m’essaie Ă  le faire parler de son agression. Deux mois plus tĂŽt, Bernard Tapie et son Ă©pouse Dominique ont Ă©tĂ© violentĂ©s et sĂ©questrĂ©s Ă  leur domicile de Combs-la-Ville Seineet-Marne. Il s’est confiĂ© Ă  son ami AndrĂ© Bercoff qui, sur Sud Radio, relaie le dialogue de sourds qui a opposĂ© l’ancien ministre de la Ville Ă  ses agresseurs. Je ne comprends pas. Je me suis toujours battu pour vous. Je vous ai toujours dĂ©fendu, j’ai pris votre parti
 – Va te faire enc
 ! Ce temps-lĂ  est mort ! », lui rĂ©torque ce fils d’immigrĂ©. Il se refuse Ă  rĂ©pondre. En parler c’est crĂ©er un souvenir », se dĂ©fend-il. Il veut clore dĂ©finitivement le chapitre pour protĂ©ger sa femme, ses enfants, lui-mĂȘme. Oublier. Pourtant, alors que nous insistons, il pointe la responsabilitĂ© des gouvernements qui se succĂšdent, plus qu’il n’accable les jeunes et ne pointe un en sauvagement de la sociĂ©tĂ©. La responsabilitĂ© incombe d’abord Ă  celui qui n’a pas expulsĂ© les expulsables. Si ces jeunes savaient que s’ils font les cons, ils sont expulsables et expulsĂ©s, crois-moi que ça rĂ©glerait bien des problĂšmes. » La politique le dĂ©sespĂšre. Le niveau gĂ©nĂ©ral de ce qu’on appelle nos “kids” s’est terriblement affaibli, terriblement », observe-t-il. Les partis politiques sont totalement responsables de la dĂ©bĂącle affective et intellectuelle qui frappe l’ensemble des pays occidentaux. » Il est frappĂ© par la fracturation des pays. La crise des “gilets jaunes” l’a marquĂ©. On a rĂ©ussi Ă  faire que les vieux n’aiment pas les jeunes, les riches les pauvres et vice versa. » Les toutologues qui se succĂšdent sur les plateaux de tĂ©lĂ© l’insupportent tout autant que ceux qui parlent doctement de sujets qu’ils ne connaissent pas. Nous Ă©tions encore Ă  un mois des Ă©lections rĂ©gionales. Le parti de Marine Le Pen bĂ©nĂ©ficiait de sondages flatteurs. Trois rĂ©gions Ă©taient susceptibles de tomber dans son escarcelle. Pourtant, Bernard Tapie ne se drapait plus dans un discours moral pour contrer la rĂ©sistible ascension de Marine Le Pen. Si vous me demandiez de parler du Front national, je n’en parlerais certainement pas comme j’en ai parlĂ© dans le temps parce que le Rassemblement national ne ressemble pas au Front national et Mme Le Pen n’est pas Jean-Marie Le Pen. » Un vainqueur de coalition L’i n flexion, dans la bouche de celui qui traitait de salauds » les Ă©lecteurs de Jean-Marie Le Pen, Ă©tait nette. Il faut arrĂȘter de dire que les Ă©lecteurs de Marine Le Pen sont des fachos. » Nous n’avions pas Ă©voquĂ© le cas Zemmour. L’essayiste ne faisait pas encore figure de candidat prĂ©sumĂ©. Mais Bernard Tapie prĂ©disait que le futur vainqueur de la prĂ©sidentielle ne pourrait ĂȘtre qu’un vainqueur de coalition. Y compris si c’est Marine Le Pen. » Avant de quitter Bernard Tapie, nous avions Ă©voquĂ© le retour de Karim Benzema en Ă©quipe de France. L’ancien patron de l’OM s’était toujours montrĂ© l’un de ses partisans. Que veux-tu que je te dise ? C’est l’un des trois meilleurs attaquants au monde. Il joue au ballon. Pour le reste, les foot-balleurs n’ont jamais Ă©tĂ© des modĂšles de vertu et si tu connaissais le comportement et la vie des joueurs de haut niveau, tu ne me poserais pas de question sur Karim. » Nous nous Ă©tions engagĂ©s Ă  nous revoir en septembre pour finaliser l’entretien qu’il tenait Ă  nous accorder. Bernard Tapie nous a raccompagnĂ© jusqu’au seuil de son domicile. Un au revoir en guise d’adieu. Celui qui avait fait de sa vie un grand théùtre a tirĂ© le rideau sans un dernier appel. InfosDiffusionsCastingRĂ©sumĂ©Mais qu'est-ce qui fait courir Bernard Tapie depuis plus de trente ans ? Qui se cache derriĂšre l'aventurier, l'homme de tĂ©lĂ©vision, l'homme d'affaires, le prĂ©sident de l'OM, le comĂ©dien ? Pour comprendre une telle personnalitĂ©, il faut remonter aux origines de son histoire en banlieue parisienne et dĂ©rouler le fil de sa vie oĂč se mĂȘlent l'ambition et la soif de reconnaissance. Pour la premiĂšre fois dans un documentaire, les tĂ©moignages de ses proches, de ses parents, de ses enfants, sont confrontĂ©s Ă  ceux de ses dĂ©tracteurs. Saviez-vous que Bernard Tapie avait tentĂ© de racheter les chĂąteaux de Jean- Bedel Bokassa ?GenreMagazine - SociĂ©tĂ©AnnĂ©e de sortie2009AvecLaurent Delahousse, Serge KhalfonInfos supplĂ©mentaires—Avis des internautes 1Vous avez aimĂ© ce programme ? Cette voix, forte, assurĂ©e, presque gouailleuse, n’est plus qu’un souvenir lorsqu’il raconte son combat, fait de nombreux bas, contre le cancer. Le 27 dĂ©cembre dernier, face Ă  la camĂ©ra de l’émission Sept Ă  Huit, sur TF1, Bernard Tapie, dĂ©cĂ©dĂ© ce 3 octobre, raconte. C’est une longue maladie pour moi puisque ça fait trois ans. Je suis au plus mauvais point que j’ai connu depuis trois ans ». Et de prĂ©ciser qu’un traitement expĂ©rimental, c’est-Ă -dire gratuit, fourni par le labo », avait d’abord beaucoup rĂ©duit ses dĂ©but de l’étĂ©, un moment plus douloureux l’avait conduit Ă  faire un scanner de contrĂŽle. Montrant une propagation des tumeurs, des nouvelles aussi. Un autre traitement expĂ©rimental a Ă©tĂ© testĂ©. J’ai fait le scanner hier et les tumeurs ont encore doublĂ© de volume », disait-il, visage blafard. Mais, ajoutait-il, les mĂ©decins me disent que je suis dans une phase un peu compliquĂ©e mais qu’on n’a pas de raison de dĂ©sespĂ©rer ».Un mois plus tard, le patron du groupe de presse La Provence, faisait face aux lecteurs du Parisien-Aujourd’hui en France pour une rencontre et une longue interview. Une heure et demie durant, il parlait alors de nombreux sujets, notamment de sa santĂ©. L’énergie dont on dispose a un pouvoir dans la guĂ©rison », affirmait-il, rassĂ©rĂ©nĂ© par le fait que son mĂ©decin l’avait autorisĂ© Ă  monter sur les planches le 9 mai suivant, pour la piĂšce Vol au-dessus d’un nid de coucou ». VoilĂ , je serai donc au théùtre le 9 mai, mon prof me l’a certifiĂ© », s’exclamait-il avec force. Il disait aussi, au dĂ©tour d’une phrase sur Mitterrand, sa foi, avant d’évoquer l’OM, et les affaires judiciaires qui l’ avant l’arĂšne judiciaire, oĂč il devait ĂȘtre jugĂ© pour des soupçons de corruption en appel, c’est en victime d’un cambriolage brutal qu’on l’a retrouvĂ©. Dans la nuit du 4 au 5 avril, quatre hommes au visage masquĂ© s’introduisaient dans sa maison de Combs-la-Ville, en et procĂšsFrappĂ© au visage puis ligotĂ© par un groupe de cambrioleurs toujours pas identifiĂ©s, il avait aussi reçu un violent coup de matraque sur la tĂȘte. Je voudrais vous dire que la seule façon d’arriver Ă  passer au-dessus de cet Ă©vĂ©nement, c’est de ne surtout pas en faire un souvenir », avait-il tĂ©moignĂ©, avec beaucoup d’émotion, trois semaines plus tard, au 20 Heures de TF 1. Son Ă©pouse confiait-il, avait beaucoup de mal Ă  revivre cet Ă©vĂ©nement toutes les nuits ».Le 10 mai, rouvrait enfin Ă  Paris le procĂšs en appel dans l’affaire de l’arbitrage controversĂ© sur le dossier CrĂ©dit Lyonnais et Adidas. Une saga politique et judiciaire depuis 2008, qui a donnĂ© une rĂ©sonance plus forte Ă  l’affaire Adidas, celle qui collait aux basques de Tapie depuis 1992. Trente ans d’une vie, plutĂŽt d’une partie de la vie de l’ancien homme d’affaires et ministre, aux multiples facettes. L’audience, ouverte en octobre, avait dĂ» ĂȘtre ajournĂ©e en raison de la santĂ© du principal intĂ©ressĂ©. Ce 10 mai, Bernard Tapie Ă©tait arrivĂ© au tribunal par une porte secondaire, se dĂ©robant au regard des photographes. Mais de se dĂ©rober Ă  la justice, il n’en Ă©tait pas question, puisqu’il voulait lui-mĂȘme plaider sa cause devant le 22 juin dernier, l’ambiance est feutrĂ©e, la voix Ă©raillĂ©e, le ton toujours aussi combattif. L’ancien ministre de la Ville, ancien dĂ©putĂ© de Marseille, rĂ©agit au rĂ©sultat des Ă©lections rĂ©gionales en Provence-Alpes-CĂŽte d’Azur. Portant les couleurs du Rassemblement national, Thierry Mariani est arrivĂ© en tĂȘte du premier tour avec 36,4% des suffrages exprimĂ©s, devant le LR Renaud Muselier 31,9%. Ils sont seuls Ă  s’affronter pour le second tour. Il y a deux solutions possibles Muselier ou l’abstention », explique-t-il dans un entretien vidĂ©o, estimant que Mariani a placĂ© sur sa liste des historiques du Front national qu’il a toujours combattu. C’est l’avenir d’une des plus belles rĂ©gions du monde qui est en jeu » et elle ne peut appartenir Ă  ces gens-lĂ  », dit-il. A part des confidences en librairie, dĂ©but juin, c’était sa derniĂšre apparition publique. Un journal sur deux fait ce matin la une sur la mort de Bernard Tapie. Un battant, pour le Parisien-Aujourd’hui en France. Un destin hors normes pour l’Est RĂ©publicain, un homme qui osait tout pour les derniĂšres nouvelles d’Alsace. Mais c’est l’Equipe qui dit sans doute le mieux cet homme hors du commun et dont la vie fut un spectacle auquel furent conviĂ©s les Français pendant 40 ans. A jamais le boss titre le quotidien l’Equipe Ă  l’ex-prĂ©sident de l’OM. Emmanuel Macron, supporter de l’OM, a adressĂ© une lettre hommage Ă  Tapie Ă  la Provence L’Equipe a choisi un gros titre laudateur et plein de nostalgie, mais la photo dit autre chose. Elle montre un Bernard Tapie les traits tendus, le regard inquiet, presque fiĂ©vreux, comme si dans sa course Ă  la rĂ©ussite, Bernard n’avait jamais vraiment su ce qui faisait courir Tapie. C’est la part d’ombre de l’homme d’affaires qui transpire ici derriĂšre la façade mĂ©diatique. Une vie en clair-obscur titre la Marseillaise, tandis que LibĂ©ration ne mĂ©nage pas celui qui avait chantĂ© J’aurais voulu ĂȘtre un artiste ou RĂ©ussir sa vie. A lire aussi Le quotidien titre Toutes affaires cessantes rĂ©duisant en 10 pages -Ă  charge- Bernard Tapie Ă  un repris de justice alors qu’il fut bien plus que cela. Comme le titre la DĂ©pĂȘche du Midi, Bernard Tapie fut un roman français
 Et le quotidien La Provence parle du boss lui aussi. C’est Ă  Marseille que l’on regrette le plus l’ex-prĂ©sident de l’OM, celui qui donna Ă  la ville un titre de Champion d’Europe contre le Milan AC un 26 mai 1993 Ă  Munich. C’est sans doute pour la mĂȘme raison qu’Emmanuel Macron, supporter de l’OM, aux petits soins avec la citĂ© phocĂ©enne notamment depuis la rentrĂ©e, a adressĂ© une lettre hommage Ă  Tapie Ă  la Provence, s’adressant aux lecteurs du journal dont Tapie Ă©tait l’actionnaire principal au mĂȘme titre que Var Matin, Nice Matin ou Corse Matin. Bernard Tapie, saint-patron de Marseille ? Emmanuel Macron adresse une missive empreinte de nostalgie qui dit ceci Le visage de la victoire s’en est allĂ©. Pour tous les Marseillais, pour tous les passionnĂ©s de football, pour moi, Bernard Tapie restera Ă  jamais celui qui, Ă  force d’énergie, d’engagement et de talent, emmena l’OM sur le toit de l’Europe. Je n’oublierai pas cette nuit enchantĂ©e de mai 1993 oĂč, quelques minutes aprĂšs le but de Basile Boli, portĂ© en triomphe par quelques hommes en blanc et bleu, il brandit, sourire aux lĂšvres, la coupe aux grandes oreilles tant attendue par toute une ville, par tout un peuple. C’était cela, Bernard Tapie. Une force. Une volontĂ©. Une rage de vaincre qui semblait dire Ă  tous ceux qu’il croisait Gamin, tout est possible ». A lire aussi Et le PrĂ©sident n’hĂ©site pas un peu plus loin Ă  transformer Bernard Tapie en saint-patron de Marseille son souffle continuera d’habiter la CitĂ© phocĂ©enne. Depuis le cimetiĂšre de Mazargues il continuera, j’en suis sĂ»r, de veiller sur cette ville. Nous serons d’ailleurs sans doute quelques-uns Ă  continuer de croire qu’il n’est pas parti, pas lui. Puisque tout est possible. Alors, nous le reconnaĂźtrons, nous ordonner, mi-sĂ©rieux, mi-goguenard, de continuer de croire en nos rĂȘves ». Un saint-patron, vous dis-je, ce qui n’est pas l’angle ni de LibĂ©ration, ni de la Marseillaise, ni de Sud-Ouest. Bernard Tapie Ă©tait le miroir des fractures du roman national », selon Yves ThrĂ©ard du Figaro Chacun de ces journaux Ă©voquent les affaires, une vie en clair obscur. Les Ă©ditos font un portrait de Tapie qui raconte un peu la France sur 40 ans. Yves ThrĂ©ard le rĂ©sume trĂšs bien dans le Figaro Bernard Tapie Ă©tait le miroir des fractures du roman national » le culot, la gouaille du beau gosse irritait certains, en ravissaient d’autres. Une histoire bien française somme toute, dans un pays oĂč le succĂšs est toujours un peu suspect, mais oĂč les affranchis du systĂšme sont applaudis pour leur audace. Tapie Ă©tait le miroir de nos contradictions, conclut ThrĂ©ard. Dans LibĂ©ration, Paul Quinio Ă©voque lui aussi cet effet miroir et dit les choses autrement, s’étonnant de l’indulgence de la France vis-Ă -vis de l’homme d’affaires les Français ont toujours semblĂ© prĂȘts Ă  tout pardonner Ă  ce menteur de bonne foi ». A lire aussi Tapie Ă©tait en fait le miroir dans lequel la France n’osait pas se regarder en face homme d’affaires dans un pays qui dans les annĂ©es 90 Ă©tait encore farouchement anti business mais qui sut apprĂ©cier son ton populiste avant l’heure. Le mystĂšre tapie rĂ©side lĂ  il raconte une France en transition qui regardait dĂ©jĂ  l’avenir avec inquiĂ©tude mais se rĂ©confortait en s’identifiant Ă  un bandit sympathique qui lui faisait croire qu’elle Ă©tait plus forte qu’elle ne l’était. Vos journaux retracent donc ce matin l’itin raire d’un enfant issu d’un milieu modeste qui aura tour Ă  tour incarnĂ© l’entreprise, le football, les affaires et cette façon qu’ont les mĂ©dias de tendre toujours le micro et la camĂ©ra Ă  ceux qui parlent fort et qui font des hauts et des bas de leur vie un sujet d’intĂ©rĂȘt national. Paradoxe d’un homme d’affaires qui n’aura rien construit – Ă  part un lien fort avec l’opinion – comparĂ© Ă  ceux qui ont bĂąti des groupes qui pĂšsent rĂ©ellement et durablement dans l’économie française et internationale. N’empĂȘche, l’histoire de Tapie parle au gens au point que Netflix va en faire une sĂ©rie. C’est Laurent Lafitte qui incarnera l’homme d’affaire dans une sĂ©rie en 6 Ă©pisodes de 45’ intitulĂ©e wonderman et rĂ©alisĂ©e par Tristan Seguela, fils du publicitaire Jacques SĂ©guela. Wonderman du nom des piles dont Tapie reprit la marque dans les annĂ©es 80 et dont il fit lui-mĂȘme la rĂ©clame dans un spot de publicitĂ© rĂ©alisĂ© par Jacques SĂ©guĂ©la, le pĂšre de Tristan. La boucle est bouclĂ©e David Abiker Retrouvez la Revue de presse PrĂ©sidentielle 2022 Cyril Hanouna prĂ©pare une Ă©mission politique François Mitterrand et son dernier amour, Claire, une Ă©tudiante de 18 ans Le nom de famille encore en grande majoritĂ© transmis par le pĂšre Les visas rĂ©duits pour les pays du Maghreb pourquoi cette mesure de rĂ©torsion ? Émis Ă  coups de tweets ou de dĂ©clarations, les hommages des politiques pour Bernard Tapie sont aussi nombreux qu’attendus. Se dessine, en creux, l’écart entre un personnel politique d’aujourd’hui bien souvent tiĂšde et cette figure iconoclaste et
 audacieuse. “Aimes-tu la vie ? Alors ne gaspille pas ton temps, car il est l’essence de la vie.” Les mots de Benjamin Franklin ont trouvĂ© une rĂ©alitĂ© tangible dans l’existence multiple de Bernard Tapie. S’il a eu ses annĂ©es, s’il est devenu “Tapie”, entrepreneur, politique ou artiste, le voici qui n’a pour autant jamais oubliĂ© le jeune Bernard et la toile de fond de son enfance. Sa gouaille et son insolence ont fait de lui ce personnage atypique qui ne laisse pas indiffĂ©rent. Tellement Français et en mĂȘme temps hors du commun. Protagoniste, il l’est rĂ©solument. PrĂȘt Ă  aller au combat pour ses convictions, il ne se contente pas d’un second rĂŽle, lui et son sens de la formulation ont Ă©tĂ© sous le feu des projecteurs. Tapie aura la premiĂšre place sur la scĂšne française. De l’entreprise Ă  la politique, du Tour de France Ă  l’OM, il a conquis nombre de sphĂšres. Il est parfois tombĂ©, s’est souvent relevĂ©, s’est façonnĂ© encore et toujours. A Marseille ou sur les plateaux tĂ©lĂ©visĂ©s, il Ă©tait toujours sur le ring, il ne se dĂ©filait pas. Il aura transmis avec aura, avec un talent certain, son goĂ»t pour la vie de la citĂ©, pour entreprendre et pour choisir de dessiner sa vie. De la volontĂ©. Il ne lĂąche rien, jamais. C’est une figure tenace entiĂšre sans tiĂ©deur. BĂȘte de scĂšne, bon client mĂ©diatique, Bernard Tapie par ses saillies, ses convictions exprimĂ©es sans dĂ©tour, dĂ©tonne. On se souvient de ses engagements, des convictions qu’il portait. Il est loin de nombre d’acteurs politiques dont l’expression se pense et se rĂ©alise au rythme des chaĂźnes d’information en continu. Il n’est pas interchangeable, ne se contente pas des Ă©lĂ©ments de langage diffusĂ©s Ă  la hĂąte pour ĂȘtre repris sur les rĂ©seaux sociaux. Ce goĂ»t de la transmission, cette envie d’entreprendre, de se rĂ©aliser; Bernard Tapie l’a fait au rythme de ses chansons, de son jeu, de ses engagements. Le dernier combat qu’il a menĂ© contre le cancer a manifestĂ© une nouvelle fois combien il Ă©tait tenace. Une rage, une volontĂ© qui ne laisse pas indiffĂ©rent. Un battant qui a montrĂ©, dans ses mille et une vies, que les possibles sont nombreux et que l’horizon est vaste. À la question posĂ©e par Philippe Branche Ă  Jacques Attali lors d’un entretien, “Comment devient-on Jacques Attali ? ” ce dernier a pour rĂ©ponse “De la volontĂ©. C’est tout”. Une rĂ©ponse qu’aurait pu faire sienne Bernard Tapie. Une leçon de volontĂ© de la part du “Boss”. Mathilde Aubinaud est communicante. Elle a publiĂ© 6 livres dont La Saga des Audacieux VA Éditions.

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